Mon accouchement

Publié le par Tigroulette

 

Reprenons tout depuis le début.

Jeudi 23/11, je vais à mon rdv anesthésiste qui prend ma tension et détecte une hypertension.

Il me dit donc de la vérifier tout au long de la semaine car si ça continue, il faudrait me déclencher.

Durant la semaine, rien de bien alarmant, au contraire, ma tension est bonne, je suis rassurée même si je suis pressée de voir ma crapouille, je préfère qu’elle reste au chaud jusqu’au 14/12 au plus tard… ben oui, pas après, faut pas exagérer !!

Vendredi 01/12, nous allons à notre dernier rdv gyné et là, quand il me prend ma tension, elle est à nouveau élevée. Il nous dit donc de retourner chez nous, de prendre ma valise et d’aller à la maternité pour un contrôle. Si ce n’est pas bon, on me garde et on déclenche lundi.

Si c’est ok, je retourne chez moi mais de toute façon, on déclenche lundi car si je remonte dans la tension, ça peut-être dangereux pour bébé !

Nous passons donc 3 h en clinique pour faire un monito, quelques analyses sanguines et une prise de tension… «  Tout est normal, retournez chez vous et on se revoit lundi pour déclencher. »

DECLENCHER… gloups ! Ce mot résonne dans ma tête et cogne contre mes tempes.

Je vais voir sur le net ce qu’on peut y trouver comme renseignements et si je peux donner un conseil : n’allez jamais voir les témoignages concernant les déclenchements, ce n’est jamais bon !!!

Autant vous dire qu’on a passé un très mauvais wk car en plus de m’angoisser, j’angoissais mon hom’ en lui faisant part de toutes ces infos !!

Tous ces déclenchements se terminant par des césariennes, durant des jours dans la souffrance, bref, j’étais submergée d’angoisse !!

C’est mon 1er bébé, il ne naîtra pas « normalement » et en plus, il risque de venir pas césarienne… tout se bouscule dans ma tête.

 

La nuit de dimanche à lundi, nous sommes comme une veille de vacances, le soleil et le zen en moins. Nous dormons peu, et regardons les heures défiler… à 4h10, on se lève.

Nous déjeunons presque dans le silence, nous échangeons juste quelques commentaires et nous prenons la route pour la maternité… pour notre nouvelle vie !

 

Lundi 04/12/06 - 5h.

Arrivée en salle d’accouchement.

 

5h30

Pose d’un comprimé de prostaglandine dans le vagin. L’infirmière nous dit de nous mettre à l’aise car comme c’est un 1er bébé et un déclenchement, ça risque de durer un certain temps.

Mon col est effacé et ouvert  à 1cm.

Elle nous annonce qu’elle revient vers 11h, jusque là, on peut regarder la TV et attendre…

 

Les contractions se font vite ressentir… de plus en plus fortes, je suis douillette mais j’ai l’impression que c’est plus fort que ça ne devrait l’être… enfin, je ne sais pas, c’est la première fois !

 

8h30-9h

Les contractions sont de + en + rapprochées, elles ne font pas de pics comme ça devrait le faire. Des pics puis des moments de repos, non, elles se suivent à la queue leu leu !! (Dixit mon gygy !)

L’infirmière m’examine (ça fait mal !!) et me dit que je suis ouverte à 2-3cm.

Je n’en peux plus, ça ne s’arrête pas, j’ai le bassin comme verrouillé, je ne supporte pas de rester assise, ni couchée, ni debout… ni rien d’ailleurs !!

Je veux aller aux wc, c’est à peine si j’arrive à me déplacer.

J’ai froid, je grelotte, mes doigts deviennent mauves, on monte le chauffage à fond, on me met une couverture mais rien n’y fait !

Pitié, faites que cette douleur s’arrête, je ne peux pas en supporter d’avantage !

Le gyné est rappelé d’urgence, l’anesthésiste aussi. Je commence à perdre les pédales et je me mets à pleurer…

 

L’anesthésiste arrive et s’étonne d’être rappelé pour une ouverture de 3cm alors qu’il croyait venir à 6cm.

Le gyné examine le tracé des contractions et du cœur de Pinou, je vois bien à sa façon de parler à la sage-femme qu’il y a un problème (sans blague !!).

Une autre SF remarque mon chéri qui ne sait plus où se mettre et lui conseille (lui ordonne même !!) d’aller se chercher un coca et d’aller prendre l’air. Il s’exécute.

 

L’anesthésiste me pose la péri (on m’avait dit que ça faisait mal, ma foi, c’est plus que supportable au vu de l’intensité de mes contractions !)

L’infirmière prend alors ma température, elle est trop haute, ma tension, elle chute !

Et le pire de tout : le cœur de Pinou qui ralentit… 150…130…100…90…80…

 

« Madame, me dit le gyné, vos contractions sont en effet trop fortes, elles ne font pas de bonnes oscillations c’est pourquoi vous avez si mal. Elles se suivent et ne vous laissent pas le temps de récupérer entre deux. Et si vous avez mal, vous vous crispez et c’est un cercle vicieux ! De plus, le travail va trop vite, le cœur du bébé ralentit, il faut calmer tout cela. »

 

Quelques minutes d’attente puis le miracle s’accomplit… je sens des fourmis dans mes jambes, de petites fourmis qui endorment tout mon petit corps meurtri et je me sens bien !!

La péri fait même effet jusque dans mon œil gauche, il commence à se fermer.

Je suis si bien !!
La SF veut me mettre sur le côté et je lui dis qu’elle pourrait même me mettre sur la tête que je serais bien mise !!!

 

 
Je ne sens plus rien, ni les contractions, ni la petite qui bouge, ni mon ventre qui durcit…je plane !!

Le gyné me dit que maintenant, j’en ai pour un moment. Il retourne à ses consultations et estime l’accouchement pour la fin d’après midi.

Il me laisse avec mon baxter d’eau car j’ai super soif mais je ne peux pas boire (grrrr) , ma péri dans le dos et mon tube d’oxygène dans le nez…

Enfin, je peux me reposer… enfin, c’est ce que je pense…

 

Car vers 13h-13h30, j’ai envie de pousser. La dernière dose de péri a déjà fait son effet, je commence à ressentir les contractions.

La douleur devient de + en + difficile à gérer. On rappelle le gyné qui me dit, étonné de devoir déjà revenir « Et quoi ? Vous avez un TGV à prendre ? »

Je lui réponds que c’est l’anniversaire du papi de notre bébé et qu’il faut qu’elle sorte aujourd’hui !!

Et je commence à pousser. C’est dur, ça fait mal, il ne faut pas le cacher !!

Le gyné dit que mon périnée est trop musclé et qu’il ne laisse pas passer la tête de la petite.

Il me fait mettre sur le côté pour pousser mais je ne suis pas sûre de faire correctement.

Il m’encourage ainsi que la SF.

Chéri qui est près de moi me caresse la tête, les cheveux vers l’arrière et je ne peux m’empêcher, en même temps que de pousser comme une malade, de me dire qu’il va me décoiffer !!!!

On me remet sur le dos et le gyné annonce qu’il va falloir utiliser la ventouse.

Je pousse de toutes mes forces, à m’en péter une veine du cerveau (c’est une image, bien sûr, quoique !) et finalement, à 13h55 naît notre petite puce d’amour.

Pinou est là, on la pose sur moi, juste le temps de passer mes mains sur son corps mouillé et glissant. Je ne réalise pas. Nous sommes le 04 décembre 2006, il est 13h55.

 

On me la reprend très vite car il faut que la pédiatre s’en occupe, vu que son petit cœur a joué au yoyo mais nous sommes vite rassurés, Pinou va très bien !! Elle pèse 3.250kg et mesure 50cm.

La pédiatre l’enveloppe dans un drap et la tend à son papa, il ne sait pas trop comment faire, c’est la première fois qu’il tient un bébé dans ses bras… et en plus c’est le sien !!

Je le regarde, je contemple son visage illuminé, je me dis que c’est la première fois que je le vois ainsi ; ils sont magnifiques, mes amours !!

 

Puis le gyné me dit qu’il va falloir encore pousser pour faire sortir le placenta, je ne veux plus, j’en ai marre de pousser !! Mais je fais un ultime effort.

Après avoir été recousue, on me remet ma puce dans les bras et nous passons une heure ainsi, l’une contre l’autre… je ne sais même plus ce qu’est devenu chéri à ce moment-là, je suppose qu’il est resté près de nous mais pour moi, plus rien n’avait d’importance, j’avais ma puce dans mes bras, je sentais son odeur, sa peau… non, vraiment,  plus rien n’avait d’importance…

 

Des prélèvements ont été effectués pour le streptocoque sur moi ainsi que sur la puce (on n’avait pas encore les résultats de ceux que j’avais fait le vendredi) et il s’est avéré que Pinou l’a eu en sortant de mon ventre… même pas quelques secondes de vie que je la contaminais déjà !!

Lundi, nous passons la nuit avec elle mais le lendemain, le verdict tombe : il faut lui administrer des antibiotiques. Elle restera en néonatologie durant 5 jours !

Nous sommes extrêmement déçus et inquiets mais le pédiatre nous rassure de suite. Lorsque c’est pris rapidement en charge, ce n’est pas grave pour le bébé, mais il faut le faire.

Ce qui veut dire que nous ne passerons pas les 5 prochaines nuits avec elle.

 

De plus, l’allaitement a eu du mal à démarrer. La petite était assez endormie (comme le disait la pédiatre, quand vous avez la grippe, vous dormez et ne mangez pas, la petite c’est pareil !) et elle avait du mal à téter.

Durant 3 jours, à chaque mise au sein, les SF passaient 1h à 1h30 à triturer mon sein, à tenter de mettre Pinou au sein en la gratouillant, la pinçant, la déshabillant et j’en passe. On en était même arrivé à récolter le précieux colostrum avec des seringues !!

J’en avais marre, n’ayant comme impression de n’avoir ma fille près de moi que pour l’embêter. Mais il fallait qu’elle boive car son poids diminuait chaque jour, et bien qu’un bébé puisse perdre jusqu’à 1/10 de son poids, au bout de 4 jours, elle avait perdu un peu + que ce 1/10. Donc, le lendemain, à la pesée, on attendait la nouvelle (elle ne pouvait plus descendre mais rester stable ou remonter) et OUF ! Pinou s’était stabilisée !! HOURRA !!

 

Vendredi, ça y est, la montée de lait a lieu… Je sens que ça travaille, ça devient douloureux, ça gonfle à vue d’œil… à la fin de la journée, mes seins sont prêts à exploser, les veines ressortent très fort et j’ai la sensation que l’on m’a mis des implants mammaires !!! Mes seins ne bougent plus d’un poil, je ne sais même plus lever les bras.

J’en parle à une infirmière qui me dit qu’on va tirer mon lait (après avoir blagué en faisait un décompte lorsque je lui ai dit que dans 10 sec. mes seins allaient éclater… 10…9…8…7…). C’est comme ça que je me retrouve dans le bureau, assise sur une chaise le biberon dans une main et le tire-lait électrique en face de moi… je vous laisse imaginer le tableau… quand chéri m’a vue, il a ri et moi, j’étais hilare de me voir ainsi en pleine traite comme une vache… mais j’étais fière !! Ben oui, j’avais sous les yeux la preuve que j’avais du lait et donc parfaitement capable de nourrir ma fille !! Résultat : 100 ml d’un côté, 75 ml de l’autre !! Trop cool !!

 

Le reste de la semaine se passe au rythme des tétées et des horaires de l’hôpital, on attend chaque jour les résultats des prises de sang et autres analyses de notre puce et nous respirons un peu plus à chaque fois que les bonnes nouvelles arrivent.

 

Finalement, dimanche, la pédiatre vient nous annoncer que tout est en ordre pour Pinou et que nous allons pouvoir passer la nuit avec elle à nos côtés.

Nous sommes un peu stressés, nous avons peur de ne pas reconnaître les signes de faim ou autre, durant la semaine, ce sont les SF qui m’amenaient la petite pour boire et elle était déjà changée !! Mais la nuit se passe plutôt bien. Nous assurons !

 

Lundi, nous attendons impatiemment le feu vert pour reprendre nos jeunes et retourner à la maison, notre maison… nous sommes heureux… un rien angoissés de ce qui nous attend mais tellement heureux !!

 

Et je dis MERCI ! Oui, un énorme MERCI à toutes ces infirmières qui se sont relayées pour nous aider et nous encourager Pinou et moi.

Et je ne remercierai jamais assez cette super infirmière de nuit (celle au décompte ;-))) qui m’a donné confiance en moi avec humour et bienveillance. Sans elle, je n’aurais sans doute pas tenu le coup !

 

Tout le monde me disait qu’une fois que le bébé est là, on oublie tout… je répondais à chaque fois que j’oublierai quand je n’aurai plus mal, mais une semaine et demi est déjà passée et je me retrouve déjà à songer à ces moments avec nostalgie… des instants magiques… je confirme !

               

 

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